Caracoli et d’autres acteurs haïtiens engagés dans la sauvegarde du Rara se félicitent que le dossier technique en vue de l’inscription du Rara d’Haïti sur la « liste du Patrimoine Culturel Immatériel nécessitant une sauvegarde urgente » de l’UNESCO soit désormais prêt.
Cette démarche s’inscrit dans la continuation les efforts déployés depuis une dizaine d’années par l’État et d’autres parties prenantes pour sauvegarder le Rara, qui a été qualifié par l’UNESCO, en 2011, de « première tradition native d’Haïti ».
Parallèlement aux efforts continus des communautés, qui ont à réaliser cette fête annuelle, dans des conditions économiques et sociales chaque fois plus difficiles, le Ministère de la Culture et de la Communication a entrepris plusieurs actions. Dès 2004, il a, par exemple, encouragé la fondation de l’Union des Raras de Léogane (URAL), qui fédère entre les trente-deux bandes de la région et sert d’intermédiaire auprès de l’État et des autorités locales.
L’URAL a justement participé aux ateliers de renforcement des capacités communautaires portant sur la mise en œuvre locale de la Convention de 2003 de l’UNESCO, ateliers co-organisés par le Ministère de la Culture et de la Communication et l’UNESCO, en concertation avec le Bureau National d’Ethnologie (BNE) et la Commission Nationale Haïtienne de Coopération avec l’UNESCO, en 2019. Ces ateliers ont donné lieu, notamment, à la production d’un court-métrage documentaire sur le Rara de Léogane et à la réalisation d’une fiche d’inventaire dédiée.
Le Ministère de la Culture et de la Communication a également inscrit le Rara sur le Registre du Patrimoine Culturel Immatériel Haïtien en octobre 2019.
De son côté, Ref-culture a inclus cette pratique dans les manuels scolaires consacrés au Patrimoine Culturel Immatériel.
Enfin, Caracoli, qui encadre la bande à pied Follow Jah depuis plus de dix ans, a conçu et mis en œuvre plusieurs activités, parmi lesquelles un atelier pédagogique sur la musique du rara avec la bande à pied Follow Jah, présenté régulièrement dans les écoles en Haïti et à l’étranger, un atelier hebdomadaire de pratique musicale rara pour les enfants du quartier de Berthé (depuis 2016) ou encore une journée d’étude sur la musique du rara en 2014 avec l’Université d’État d’Haïti (IERAH/ISERSS) ou la publication d’un article sur le rara dans la musique haïtienne dans la revue Conjonction en 2014.
A noter que la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel offre plusieurs dispositifs complémentaires au niveau international pour soutenir la sauvegarde : en plus de la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, une Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, et un Registre des meilleures pratiques de sauvegarde.
Sur le net :
- Le National: Le rara d’Haïti prêt pour la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l’UNESCO
- Ici Haiti.com: Vers l’inscription du Rara sur la «liste du Patrimoine Culturel Immatériel nécessitant une sauvegarde urgente»
- Le Floridien : Le Rara bientôt dans le Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO