Le Rara d’Haiti prêt pour la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l’UNESCO

Crédit photo : Andrea Ruffini

Caracoli et d’autres acteurs haïtiens engagés dans la sauvegarde du Rara se félicitent que le dossier technique en vue de l’inscription du Rara d’Haïti sur la « liste du Patrimoine Culturel Immatériel nécessitant une sauvegarde urgente » de l’UNESCO soit désormais prêt.

Cette démarche s’inscrit dans la continuation les efforts déployés depuis une dizaine d’années par l’État et d’autres parties prenantes pour sauvegarder le Rara, qui a été qualifié par l’UNESCO, en 2011, de « première tradition native d’Haïti ».

Parallèlement aux efforts continus des communautés, qui ont à réaliser cette fête annuelle, dans des conditions économiques et sociales chaque fois plus difficiles, le Ministère de la Culture et de la Communication a entrepris plusieurs actions. Dès 2004, il a, par exemple, encouragé la fondation de l’Union des Raras de Léogane (URAL), qui fédère entre les trente-deux bandes de la région et sert d’intermédiaire auprès de l’État et des autorités locales.

L’URAL a justement participé aux ateliers de renforcement des capacités communautaires portant sur la mise en œuvre locale de la Convention de 2003 de l’UNESCO, ateliers co-organisés par le Ministère de la Culture et de la Communication et l’UNESCO, en concertation avec le Bureau National d’Ethnologie (BNE) et la Commission Nationale Haïtienne de Coopération avec l’UNESCO, en 2019. Ces ateliers ont donné lieu, notamment, à la production d’un court-métrage documentaire sur le Rara de Léogane et à la réalisation d’une fiche d’inventaire dédiée.

Le Ministère de la Culture et de la Communication a également inscrit le Rara sur le Registre du Patrimoine Culturel Immatériel Haïtien en octobre 2019.

De son côté, Ref-culture a inclus cette pratique dans les manuels scolaires consacrés au Patrimoine Culturel Immatériel.

Enfin, Caracoli, qui encadre la bande à pied Follow Jah depuis plus de dix ans, a conçu et mis en œuvre plusieurs activités, parmi lesquelles un atelier pédagogique sur la musique du rara avec la bande à pied Follow Jah, présenté régulièrement dans les écoles en Haïti et à l’étranger, un atelier hebdomadaire de pratique musicale rara pour les enfants du quartier de Berthé (depuis 2016) ou encore une journée d’étude sur la musique du rara en 2014 avec l’Université d’État d’Haïti (IERAH/ISERSS) ou la publication d’un article sur le rara dans la musique haïtienne dans la revue Conjonction en 2014.

A noter que la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel offre plusieurs dispositifs complémentaires au niveau international pour soutenir la sauvegarde : en plus de la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, une Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, et un Registre des meilleures pratiques de sauvegarde.

Sur le net :

Publication de la cartographie de l’industrie haïtienne de la musique

Sur le net:
– Maghaiti : http://www.maghaiti.net/selon-une-etude-scientifique-le-konpa-nest-pas-le-genre-musical-dominant-en-haiti/
– Le National :

Le « Konpa » ne domine pas le marché de la musique en Haïti


– Le Nouvelliste : Le droit d’auteur en Haïti, un manque à gagner dans le secteur musical haïtien
– Le Nouvelliste : Ayiti Mizik publie la cartographie de l’industrie haïtienne de la musique
– Le National:

Un rapport de la cartographie de l’industrie haïtienne de la musique



De la Caraïbe au Costa Rica

La directrice de Caracoli, Pascale Jaunay, s’est rendue au Costa Rica au début du mois de juillet à l’invitation de l’Université du Costa Rica. Celle-ci, pour la première fois, organisait un colloque en amont du festival de calypso dans le village de Cahuita.

Appelé aussi « Kaiso », le calypso est une musique née à Trinidad et Tobago, d’héritages à la fois africains et européens. Il a essaimé au sein de la Caraïbe, notamment au Venezuela, à la Jamaïque et en Amérique centrale, au gré des migrations des travailleurs insulaires. C’est de cette manière qu’il est arrivé sur la côte caraïbe du Costa Rica, il y a à peu près un siècle et demi. Le calypso y a évolué de manière propre et constitue désormais une des musiques nationales du Costa Rica. Depuis quelques années, un festival lui est consacré dans le village de Cahuita, où réside également un de ses plus illustres représentants, Walter Ferguson.

Cette année, à l’occasion de la cinquième édition du Festival International de Calypso, à la demande de la communauté, du 10 au 12 juillet, la chaire d’études de l’Afrique et de la Caraïbe de l’Université du Costa Rica a proposé un forum international sur le thème : « Le calypso, le calypsonien, Anansi et autres griots », afin d’étudier leur rôle social, leur lyrique, leurs récits, ainsi que leurs formes, ressemblances et différences.

Dans ce cadre, Pascale Jaunay a élargi la problématique aux défis actuels que rencontrent les musiques traditionnelles dans la Caraïbe, face aux mutations de la société (croissance démographique, concentration urbaine, mondialisation) et aux modifications des pratiques (amplification, mise en scène, événementialisation et passage à une économie de marché). Les autres communications ont porté sur des aspects multiples liés au calypso, depuis son origine et son évolution récente à Trinidad, en passant par l’histoire de la province caraïbe du Costa Rica, jusqu’au développement actuel du calypso costaricien et des pratiques qui lui sont liées (conte, danse, et vie communautaire).

Le Festival International de Calypso a fait suite au forum, du 13 au 16 juillet, avec des ateliers, des discussions, des représentations de danse et des concerts de groupes locaux et internationaux, en provenance du Panama et de Colombie.

L’association du forum universitaire au festival a ainsi constitué une expérience originale et novatrice au cœur de la communauté, où chercheurs et porteurs de tradition ont pu réfléchir, débattre et échanger dans une ambiance où la fête est aussi riche de plaisirs que d’enseignements.

« Le rayonnement de la musique haïtienne dans le bassin caribéen » (Séminaire Histoire et Culture de la Caraïbe, IPGH, Santo Domingo, 27-29 août 2015)

Afiche Seminario CaribeDu 27 au 29 août, Caracoli a été représenté au séminaire « Histoire et Culture de la Caraïbe », organisé par l’Institut Panaméricain de Géographie et d’Histoire, à l’UASD (Université Autonome de Santo Domingo), République Dominicaine.

L’Institut Panaméricain de Géographie et d’Histoire est un organisme scientifique et technique, dépendant de l’Organisation des Etats Américains (OEA), qui se consacre à la production et au transfert de connaissances spécialisées dans les domaines de la cartographie, de l’histoire et de la géophysique tout en veillant à la formation continue des chercheurs et à la communication entre les institutions scientifiques des Etats Membres.
Dans le souci d’oeuvrer à l’intégration régionale par le biais de la culture, la section dominicaine de l’IPGH a organisé le séminaire « Histoire et Culture de la Caraïbe » en intégrant, en plus de ceux des géographes et des historiens, le point de vue de différents chercheurs de la région, anthropologues et spécialistes de littérature et de musique de la Caraïbe.

Le programme du séminaire du mois d’août 2015 a ainsi alterné les discours généraux (Dra Celsa Albert : « El Caribe: confluencia continental, diversidad e identidades »; Héctor Luis Martínez : « Diferentes conceptualizaciones del Caribe »; Dr Carlos Esteban Deive: « Formación de las sociedades caribeñas actuales » entre autres) et les études de cas précis, portant sur l’archéologie (José Guerrero : « Arqueología e historia en el origen del Caribe ») ou la littérature (Avelino Stanley: « Gamboa Road Gang, Limon Blues y Tiempo muerto: Tres goletas repletas de inmigrantes angloantillanos en cabotaje permanente por el Caribe »; Dra. Liliana Weinberg: « Geopoética del Caribe »; Nina Bruni: « La narración del Caribe afroantillano en Calypso de Tatiana Lobo). La musique a également été à l’honneur à travers trois conférences embrassant différents aspects dans une perspective transnationale, voire transcontinentale. Errol Montes Pizarro a retracé partie des influences caribéennes sur la production musicale africaine du XXème siècle, notamment du Sénégal au Congo en passant par la Sierra Lone (« La música afrocaribeña: banda sonora del Panafricanismo »). De son côté, Edis Sanchez s’est arrêté sur le cas du rara / gagá qui dépasse les frontières haïtiennes pour atteindre Cuba, la République Dominicaine et les Etats-Unis (« El gagá entre Haití-Rep. Dom., Cuba, Miami y New York »). Enfin, Pascale Jaunay, directrice de Caracoli a brièvement retracé les diverses influences de la musique haïtienne sur la production musicale caribéenne depuis l’époque de la Révolution haïtienne à nos jours (« La música haitiana y su influencia en el Caribe »).
L’ensemble des conférences a alimenté la vision d’une Caraïbe à la fois une et plurielle, dont les nombreuses interrelations façonnées par l’histoire gagneraient être à revisitées plus systématiquement par les chercheurs.
Dans cette perspective, l’IPGH prendra soin de publier les différentes communications du séminaire « Histoire et Culture de la Caraïbe ».

Enfin, les intellectuels, chercheurs et universitaires dominicains ont manifesté plus spécifiquement leur désir de multiplier les échanges et les productions avec leurs collègues haïtiens pour une plus grande connaissance et une meilleure compréhension réciproque.

Sur le net:
– Haitiinfoplus.com: Le rayonnement de la musique haïtienne dans la Caraïbe

Trovadores et troubadours au Congrès International “Musique, Identité et Culture dans la Caraïbe” (MIC)

MIC afichePour la troisième fois consécutive, Caracoli a participé au Congrès International “Musique, Identité et Culture dans la Caraïbe” (MIC), qui s’est déroulé du 10 au 12 avril passés, au Centro León de Santiago de los Caballeros (République Dominicaine). Après le jazz et les musiques traditionnelles, la sixième édition du Congrès s’est intéressée au monde des troubadours de la Caraïbe insulaire et continental. L’image des troubadours s’est déclinée en de multiples facettes de la chanson à texte, d’inspiration poétique ou socialement engagée.
La contribution de Pascale Jaunay, directrice de Caracoli, portait sur les troubadours populaires haïtiens et la réception, en Haïti et à l’étranger, des dernières productions discographiques du genre.
La discussion qui a suivi a permis d’insérer le phénomène haïtien dans un mouvement plus ample, qui embrasse toute la Caraïbe en essaimant de multiples formes similaires. Des contacts ont ainsi été pris pour élargir le cadre de la recherche tout en resserrant les liens avec les pays de la région. Sur ce point, de nombreux acteurs dominicains, institutionnels et privés, ont spontanément manifesté leur souhait de multiplier les relations culturelles et les échanges entre les peuples d’Haïti et de République dominicaine, qui ont bien plus qu’une île en partage.

Patrimoine culturel, éducation culturelle, industries culturelles

Ref-cultureRéf-culture et la Fondation Emmanuel C. Paul pour le patrimoine immatériel (FECPIH) en collaboration avec le centre culturel Pyepoudre organisent, les 21 et 22 novembre 2014, les journées de réflexion sur le thème : Patrimoine culturel, éducation culturelle, industries culturelles ; axe d’un développement durable.

Trois ans après la tenue des Assises Nationales de la Culture, en juillet 2011, ces journées de réflexion feront le point et mettront en perspective les possibles en matière de protection et d’exploitation du patrimoine, d’éducation culturelle et de formation artistique et enfin, de développement des industries culturelles et créatives.

Les discussions donneront la parole successivement à des experts qui présenteront des communications dressant un état des lieux du patrimoine, de l’éducation culturelle et des industries créatives, puis aux autorités publiques, Ministères et Organismes concernés, ainsi qu’aux porteurs des initiatives privées dans les secteurs considérés. L’accent sera mis sur les actions structurantes réalisées depuis les Assises Nationales de la Culture.

La deuxième journée de rencontre réunira également un certain nombre de Ministres de la Culture des dix dernières années qui seront invités à partager leurs expériences personnelles et leurs propositions pour une meilleure continuité des actions de l’État.

Pour des raisons logistiques, les places sont limitées et la participation aux Journées de Réflexion Patrimoine culturel, éducation culturelle, industries culturelles se fait sur invitation du comité organisateur.

Sur le net:
– OIF: Haïti: journées de réflexion sur le patrimoine, l’éducation et les industries culturelles
– Haïti Libre: Patrimoine, éducation et industries culturelles
– MagHaiti : Journées de réflexion sur le thème : Patrimoine culturel…