La bande à pied Follow Jah de Pétion-ville participe au projet d’éducation par les arts dans les camps de réfugiés avec l’association de Tamise et le soutien de l’UNICEF

FollowJah2La bande à pied « Follow Jah » de Pétion-ville promeut l’hygiène et la santé dans les camps de déplacés.

Depuis le mois de juin, la bande à pied « Follow Jah » de Pétion-ville intervient dans les camps de réfugiés dans le cadre d’un projet que l’association culturelle Tamise mène à la demande de l’UNICEF. En effet, l’UNICEF a sollicité l’association culturelle Tamise pour obtenir le concours d’artistes dans le cadre d’un projet d’éducation par les arts au service de la prévention dans les camps. Le théâtre et la musique ont été choisis pour diffuser des consignes relatives à l’eau, l’hygiène et la santé en général. Après une brève formation dispensée par l’UNICEF, les musiciens de Follow Jah ont conçu 5 musiques sur des sujets concernés : « lèt manman (se richès timoun yo) », « kouvri yo », « lave men nou », « wash la », « fè ijyèn ». Une journée de pré-test a été réalisée dans un camp de Bourdon, le vendredi 11 juin, avant le démarrage des activités. Depuis lors, une vingtaine de camps sélectionnés en concertation avec les partenaires de l’UNICEF ont été visités par la bande à pied. Parfois méfiant, le public se laisse vite entraîner par les rythmes. Les sourires égaient les visages fatigués, les corps commencent à se déhancher. Mais, en amont, le chanteur incite toujours le public à porter une attention particulière aux messages, et chaque musique se clôt par des paroles de sensibilisation. Au fur et à mesure, les idées reçues sur le rara et les bandes à pied s’estompent. Pascal Joseph, président de Follow Jah, précise : « Ce n’est pas courant que l’on ait recours à une bande à pied dans un cas comme celui-là. Je suis content que cette opportunité ait été donnée à « Follow Jah » et que tout le monde s’en dise satisfait ». En effet, les musiciens convainquent par leur sérieux et leur discipline, le public se montre enthousiaste et mobilisé, les enfants s’appliquent à répéter les paroles et les gestes de lavage des mains qui ponctuent la musique. Tout le monde en redemande ! Si la méthode fait l’unanimité, reste encore à évaluer les résultats de l’opération et à voir dans quelle mesure les participants appliquent ensuite les consignes qu’ils fredonnent en partant.

FOLLOW JAH :
Jean-Marc Benjamin : bambou
Sergo Cherilus : caisse roulante
Bissainthe Jean : cornet fa – si – si#
James Jean : cornet la
Jean-Philippe Jérémie : tom
Fredly Lemour : cornet mi
Jean-Marc Mathurin : graj
Ferne Nozile : cornet re
Réginald Joseph : chanteur principal
Lourdy Rejouis : tambour
Batraville Ricardo : cornet do
Pascal Victor: cornet sol

Orchestre Septentrional d’Haïti en tournée aux Etats-Unis et Canada en collaboration avec Mondo Mundo

ManhattanL’Orchestre Septentrional d’Haïti crée la surprise en Amérique du Nord !

L’Orchestre Septentrional d’Haïti est rentré en Haïti le mardi 13 juillet après une tournée de deux semaines aux Etats-Unis et au Canada.

Organisée conjointement par Caracoli et l’agence américaine Mondo Mundo, avec le soutien de la FOKAL et l’appui de Cosepten aux Etats-Unis, la tournée comportait un total de 9 concerts dans de prestigieux festivals américains et canadiens : Midsummer Night Swing du Lincoln Center de New York ou Festival d’été de Québec, par exemple.

Partout l’Orchestre a été très bien accueilli par le public et les professionnels. Ceux-ci, musiciens, directeurs de festival ou journalistes, étaient heureux de découvrir un groupe dont le palmarès leur semblait déjà prometteur. « Je me doutais bien que si l’Orchestre avait vécu aussi longtemps en Haïti, il ne pouvait pas être franchement mauvais ; mais il est vraiment fantastique ! », s’enthousiasme Phil Ballman, co-organisateur de la tournée.

De son côté, le public s’est montré heureusement surpris. La majorité des concerts étaient gratuits et ils se déroulaient dans une ambiance estivale, où le public venait souvent en famille. A l’exception du Festival international de Jazz de Montréal où l’audience était de toute évidence mélangée, les non Haïtiens étaient très majoritaires. Ils ont ainsi découvert une musique qu’ils ne connaissaient pas du tout pour la plupart. Mais ceux qui connaissaient l’Orchestre de nom ou pour ses prestations en Haïti n’ont pas été moins surpris. « J’ai été toujours entendu parler de l’Orchestre dans ma famille, mais je n’avais jamais eu l’occasion de le voir, et je dois dire que je ne suis pas déçu. Je m’attendais à quelque chose de vieux jeu ou démodé. La vitalité de ces jeunes musiciens a été une véritable surprise pour moi ! », raconte un jeune Montréalais d’origine haïtienne. Isabelle, résidente en Haïti de passage à Montréal, renchérit : « J’ai vraiment apprécié la qualité des musiciens. Je dois avouer que c’était beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais ».

L’effort de renouvellement réalisé depuis plusieurs années au sein de l’Orchestre porte donc ses fruits.

L’ensemble des partenaires de cette première tournée espère que l’expérience se renouvellera de manière régulière. Pascale Jaunay, responsable de Caracoli, conclut : « J’avais l’intuition que cela pouvait marcher, et je suis bien heureuse que cette tournée m’ait donné raison ! L’agence Mondo Mundo nous a donné une chance, ça a marché et des projets futurs ont déjà été évoqués avant même notre retour en Haïti. Mais c’est loin d’être gagné : il est plus facile de réussir une première tournée que de s’inscrire durablement sur la scène internationale. L’Orchestre a de nombreux atouts, il reste à travailler ! »

Sur le net :
Belvag: L’Orchestre Septentrional au FIJM
Haïti Press Network : Le Septentrional au Festival de jazz de Montréal
Alterpresse : L’Orchestre Septentrional au prochain Festival de jazz de Montréal
Le Nouvelliste: Le Grand Orchestre Septentrional en tournée en Amérique du Nord
Le Nouvelliste: Haïti au Festival de jazz de Montréal, une pièce à quatre temps
Haïti Press Network: Septen enflamme Montréal
– Radio Canada: Québec Love