Lancement de la 2ème année du programme AROCH pour le renforcement du secteur culturel haïtien

Pétion-Ville le 16 septembre 2021 – Pour marquer le lancement officiel de l’année 2 du programme AROCH « Action pour le Renforcement des Organisations Culturelles Haïtiennes »), les responsables du programme, Fondation Haïti Jazz (demandeur principal) et Caracoli (codemandeur) ont invité les entités haïtiennes bénéficiaires de subvention à présenter leur projet à la presse. 

Le programme AROCH est financé à travers l’appel à proposition lancé par l’Union européenne dans le cadre de son programme de renforcement de la société civile. 

Les membres du comité de sélection du programme AROCH (Banque de la République d’Haïti, ambassade de Suisse, Fondation Haïti Jazz et Caracoli) ont évalué les projets reçus dans le cadre d’un appel à proposition lancé en juin 2021. Au total, 10 organisations œuvrant dans plusieurs secteurs de la culture comme la musique, la vidéo, la photographie, le théâtre, ou bien dans la préservation de l’environnement, ont été sélectionnées pour recevoir une subvention et un accompagnement technique et financier pour la mise en œuvre de leur projet, ainsi que des formations en organisation d’événements culturels à Port au Prince, Jacmel et Cap Haïtien.

Des bénéficiaires et projets pérennes : 

  • Alliance française de Jacmel : Mise en oeuvre du concours « Jacmel Talents ».
  • Association 4 Chemins : Soutenir et promouvoir les nouvelles écritures dramaturgiques en Haïti.
  • Ayiti Mizik : Mise en oeuvre de « Next Beat Export » et de formation en sonorisation pour débutants.
  • Ayiti Vèt (J/PHRO) : Renforcer la capacité des organisations culturelles haïtiennes à produire des événements durables à travers une évaluation participative de leur impact environnemental et la reconnaissance légale du programme de certification verte
  • BIT – Haïti : Organiser la sixième édition du Festival de théâtre En Lisant pour le renforcement des capacités de production dans le domaine du spectacle vivant
  • Fondation Mwèm : Développer et renforcer la capacité de mwem.tv, par le recrutement et la formation de ressources humaines et l’augmentation de la qualité de production.
  • Jacmel Jazz festival : Entreprendre des actions durables pouvant contribuer au développement et au renforcement de capacités artistiques des jeunes du département du Sud-Est
  • Kolektif 2 dimensyon : Valoriser et renforcer le secteur de la photographie haïtienne
  • Les Rescapés : Formation de théâtre forum dans quatre départements du pays aux fins d’éducation civique
  • Théâtre Toupatou : Mise en œuvre de la 5e édition la Quinzaine Internationale Handicap et Culture.

Les projets de cette 2ème édition d’AROCH se dérouleront de septembre 2021 à février 2022. Ils intègreront tous une option leur permettant de réaliser des activités de substitution au cas où les événements projetés ne puissent pas être mis en oeuvre en présence du public.

Pour l’Union européenne, « La société civile est un des acteurs du changement et à ce titre représente pour l’UE un partenaire clé pour le développement. L’implication de la société civile est essentielle pour pouvoir encadrer et guider les citoyens sur ces questions fondamentales qui les interpellent et sa demande de changement. C’est à ce titre que nous soutenons le secteur culturel, si riche en Haïti et à la fois si touché par la crise sanitaire actuelle. Ce programme est une véritable opportunité pour poser les bases d’un renforcement du secteur en cette période de crise. L’Union européenne a été pionnière dans l’appui à la culture haïtienne, et continue de le faire à travers ce programme ainsi que d’autres. »

Des ateliers de formation : Entre septembre et novembre 2021, 7 jours de formation auront lieu entre Jacmel et le Cap Haïtien et 6 demi-journées à Port au Prince, à l’intention d’une cinquantaine de bénéficiaires. Les ateliers en organisation d’événement seront mis en oeuvre par des experts locaux incluant des spécialistes de chaque filière des thématiques telles que la programmation, logistique, sécurité, communication, budgétisation et recherche de partenaires etc. 

Et c’est dans le cadre de la 16e édition du PAPJAZZ, que se dérouleront les formations en sonorisation et éclairage de scène à l’intention de 30 bénéficiaires.

Pour sa première année, le programme AROCH a eu les résultats suivants :

  • 74 professionnels au niveau national ont bénéficié de formations en management culturel et procédures administratives et comptables : 25 opérateurs culturels ont reçu des formations au Cap Haïtien, 17 à Jacmel et 32 à Port-au-Prince. 
  • 12 professionnels du son et 8 professionnels de la lumière, sélectionnés au niveau national, provenant de 5 départements, ont bénéficié d’une formation technique et d’un stage pratique au sein d’un événement culturel majeur, le PAPJAZZ 2021.
  • 13 organisations ont bénéficié du soutien financier pour l’organisation de leur événement culturel et/ou le renforcement de leurs activités, d’un suivi technique et administratif, et leurs représentants ont reçu, le cas échéant, des formations en procédures administratives et comptables, organisation d’événement, techniques de son et lumière. Ces organisations ont en leur possession 3 manuels didactiques ou documents de référence.

Le calendrier et les détails du programme sont disponibles sur Fondationhaitijazz.orgCaracoli-haiti.com et sur les réseaux sociaux @programmearoch.

Crédit photo : Jean Bernard Delva

Dans la presse :

Dialogue culturel binational / Diálogo cultural binacional

Dans le cadre des actions de l’Union européenne visant à renforcer les connaissances mutuelles et la coopération binationale, le projet « Dialogue culturel binational / Diálogo cultural binacional », conçu et mis en oeuvre par la Fondation Haïti Jazz et l’association Caracoli, se propose de renforcer la collaboration binationale dans le domaine de la culture et de la presse, en facilitant la compréhension mutuelle entre acteurs des deux pays.

Le projet se présente sous la forme d’une « saison culturelle haïtiano-dominicaine », soit une série d’activités culturelles impliquant des artistes de différentes disciplines, porteurs de tradition, responsables d’organisation et professionnels de la culture, dans des échanges avec leurs homologues du pays voisin. Il se propose ainsi de mieux faire connaître le pays frontalier à la fois à l’ensemble des professionnels invités à collaborer dans les activités, à la presse et au public en général.

De août 2021 à février 2023, le projet prévoir différentes activités, telles que:

  • Résidences de création, présentations d’artistes pluridisciplinaires et rencontres professionnelles au sein d’événements culturels majeurs des deux pays; 
  • Échanges entre groupes de rara/gagá haïtiens et dominicains et séminaire universitaire sur le sujet; 
  • Création d’une base de données regroupant les coordonnées des organisations et événements culturels des deux pays;  
  • Visibilité de l’Action : production de documentations photographiques et audiovisuelles sur l’ensemble de l’Action, visites de presse et création d’un site internet dédié, labellisation d’autres événements culturels binationaux; 
  • Forum de presse et création d’une plateforme virtuelle d’échanges media entre les deux pays 

Suivez les activités du projet ici

Consultez la page web du projet ici

Aide d’urgence pour les troubadours Boulpik et leur famille

La pandémie actuelle du Coronavirus frappe tous les musiciens de la planète, qui sont privés d’activités publiques et de revenus. Pour les musiciens haïtiens, elle fait suite à une série de crises qui, depuis plusieurs années, continue de réduire leur sphère d’action et leur volume de travail. La population haïtienne et la vie culturelle de la capitale, notamment, s’appauvrissent à mesure que se succèdent catastrophes naturelles et troubles socio-politiques, hausse de l’insécurité et baisse du pouvoir d’achat.

De leur côté, les troubadours Boulpik doivent faire face à une urgence supplémentaire : plusieurs d’entre eux résident dans le quartier de Bel Air, qui vient de subir une troisième attaque de gangs armés en moins de deux ans. Trois familles de musiciens sont encore établies dans ce quartier historique de la capitale, qu’elles ne peuvent abandonner faute de moyens financiers pour se reloger et se réinventer une vie ailleurs. Sans activités régulières, leurs compagnons ne peuvent les aider à sortir de cette impasse dangereuse.

Cette collecte de fonds est donc lancée pour venir en aide aux six musiciens du groupe et à leur famille (soit vingt-trois personnes au total). Elle leur permettra de faire face au plus pressé pour chacun d’entre eux (déménagement / loyer annuel, soins de santé, etc.) et/ou d’investir dans des sources de revenus parallèles, en attendant de pouvoir reprendre la musique dans un avenir que nous souhaitons tous très proche.

Emergency aid for Boulpik troubadours and their families

The Coronavirus pandemic is affecting musicians around the world, depriving them of public activities and income. In Haiti, it follows a series of crises that have been slowly reducing the sphere of action and volume of work for musicians over several years. Natural disasters, socio-political unrest and increased insecurity decrease the buying power of an impoverished population and in doing so severely impacts the cultural life of the capital.

The Boulpik troubadours have an added emergency: several of them live in the Bel Air neighborhood, which has just suffered its third armed gang attack in less than two years. Three of the musicians and their families are still established in this historic district of the capital, which they cannot abandon for lack of financial means to relocate and reinvent their lives elsewhere. Without regular activities, their colleagues cannot help them get out of this dangerous impasse.

This fundraiser is therefore launched to help the six musicians of the group and their families (twenty-three people in total). It will allow them to face the most urgent needs for each of them (moving/annual rent, health care, etc.) and/or to invest in alternative sources of income, while waiting to be able to resume their musical career in a future that we all hope is very close.

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Le Rara d’Haiti prêt pour la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l’UNESCO

Crédit photo : Andrea Ruffini

Caracoli et d’autres acteurs haïtiens engagés dans la sauvegarde du Rara se félicitent que le dossier technique en vue de l’inscription du Rara d’Haïti sur la « liste du Patrimoine Culturel Immatériel nécessitant une sauvegarde urgente » de l’UNESCO soit désormais prêt.

Cette démarche s’inscrit dans la continuation les efforts déployés depuis une dizaine d’années par l’État et d’autres parties prenantes pour sauvegarder le Rara, qui a été qualifié par l’UNESCO, en 2011, de « première tradition native d’Haïti ».

Parallèlement aux efforts continus des communautés, qui ont à réaliser cette fête annuelle, dans des conditions économiques et sociales chaque fois plus difficiles, le Ministère de la Culture et de la Communication a entrepris plusieurs actions. Dès 2004, il a, par exemple, encouragé la fondation de l’Union des Raras de Léogane (URAL), qui fédère entre les trente-deux bandes de la région et sert d’intermédiaire auprès de l’État et des autorités locales.

L’URAL a justement participé aux ateliers de renforcement des capacités communautaires portant sur la mise en œuvre locale de la Convention de 2003 de l’UNESCO, ateliers co-organisés par le Ministère de la Culture et de la Communication et l’UNESCO, en concertation avec le Bureau National d’Ethnologie (BNE) et la Commission Nationale Haïtienne de Coopération avec l’UNESCO, en 2019. Ces ateliers ont donné lieu, notamment, à la production d’un court-métrage documentaire sur le Rara de Léogane et à la réalisation d’une fiche d’inventaire dédiée.

Le Ministère de la Culture et de la Communication a également inscrit le Rara sur le Registre du Patrimoine Culturel Immatériel Haïtien en octobre 2019.

De son côté, Ref-culture a inclus cette pratique dans les manuels scolaires consacrés au Patrimoine Culturel Immatériel.

Enfin, Caracoli, qui encadre la bande à pied Follow Jah depuis plus de dix ans, a conçu et mis en œuvre plusieurs activités, parmi lesquelles un atelier pédagogique sur la musique du rara avec la bande à pied Follow Jah, présenté régulièrement dans les écoles en Haïti et à l’étranger, un atelier hebdomadaire de pratique musicale rara pour les enfants du quartier de Berthé (depuis 2016) ou encore une journée d’étude sur la musique du rara en 2014 avec l’Université d’État d’Haïti (IERAH/ISERSS) ou la publication d’un article sur le rara dans la musique haïtienne dans la revue Conjonction en 2014.

A noter que la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel offre plusieurs dispositifs complémentaires au niveau international pour soutenir la sauvegarde : en plus de la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, une Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, et un Registre des meilleures pratiques de sauvegarde.

Sur le net :